La présidence hongroise du Conseil de l’Union européenne
Depuis le 1er juillet 2024, la Hongrie assure la présidence tournante du Conseil de l’Union Européenne pour un mandat de six mois. Succédant ainsi à la Belgique, la Hongrie a pour rôle d’assurer la coordination des actions du Conseil et de faire émerger le compromis entre les États sur différentes thématiques.
Pour rappel, le Conseil de l’UE est composé des ministres des États-membres selon des thématiques telles que l’agriculture ou les affaires étrangères. Le Conseil de l’UE est l’un des trois piliers du triangle institutionnel de l’Union européenne: il débat et vote, en parallèle du Parlement européen, les textes proposés par la Commission européenne. De plus, le Conseil de l’UE “élabore la politique étrangère et de sécurité commune et prend les décisions nécessaires à la définition et à la mise en œuvre de cette politique” (article 26 Traité sur l’Union européenne).
La présidence de ce Conseil est particulière puisque chaque État-membre assume cette responsabilité à tour de rôle pour un délai de six mois. Pour une plus grande continuité et une meilleure efficacité des présidences, les États-membres sont répartis en trio, permettant ainsi de proposer un programme commun sur 18 mois puis une feuille de route de priorités par État en début de mandat.
Ainsi, lors d’une présidence, les ministres de cet État dirigeront les réunions du Conseil, selon leur domaine d’expertise. Exception est faite pour le Conseil des affaires étrangères qui est toujours dirigé par le Haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.
La présidence hongroise vient clôturer le trio Espagne-Belgique-Hongrie et sera suivie par l’ouverture du trio Pologne-Danemark-Chypre. Chaque trio et date de mandat sont définis par l’Union européenne jusqu’en 2030.
Le mardi 18 juin 2024, le ministre hongrois des affaires étrangères, János Bóka, a dévoilé lors d’une conférence de presse les différentes priorités de la présidence hongroise.
Sous le slogan “Make Europe Great Again”, référence claire au slogan de l’ancien président américain Donald Trump dont Viktor Orban est proche, János Bóka avance l’idée que l’Europe peut devenir “un acteur mondial indépendant dans un monde en pleine transformation”. Pour cela, sept priorités ont été définies:
La compétitivité de l’Europe: la Hongrie veut renforcer la compétitivité européenne en stimulant la productivité et un marché du travail ouvert.
La défense européenne: La Hongrie souhaite améliorer les capacités de défense et de gestion de crises internationales de l’UE tout en assurant sa propre sécurité par l’innovation industrielle et technologique.
La politique d'élargissement: afin de proposer une politique d’élargissement fondée sur le mérite, la Hongrie met en avant les processus d’adhésion des pays des Balkans occidentaux.
L’immigration illégale: la Hongrie veut se concentrer sur la dimension externe de l’immigration en travaillant étroitement avec les États-tiers, en renforçant les politiques de retour et en travaillant à des solutions de gestion de la politique d’asile et des routes migratoires.
Le futur de la politique de cohésion: partant du constat de disparités de développement entre les régions européennes, la Hongrie souhaite préparer la future politique de cohésion pour améliorer la cohésion sociale, économique et territoriale en Europe.
La politique agricole commune: la Hongrie souhaite recentrer la politique agricole commune post-2027 sur les agriculteurs afin d’assurer la sécurité et la souveraineté alimentaire.
Défis démographiques: le vieillissement des sociétés européennes et les systèmes de protection sociale non viables sur le long terme constituent des défis démographiques que les États-membres doivent affronter. La Hongrie propose ainsi d’engager un dialogue entre les États et l’UE pour trouver des solutions communes.
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